Les analyses de digestats apportent (entre autres) des informations utiles pour une bonne valorisation de ces produits et pour répondre aux exigences réglementaires (cf. réglementation). Le prélèvement de l’échantillon est une étape fondamentale dans l’analyse et sa bonne exécution conditionne la qualité des résultats obtenus.

Avant tout prélèvement, il est conseillé de se rapprocher de son laboratoire pour connaître ses consignes spécifiques.

Prélèvement des échantillons

Bien prélever un digestat est primordial pour obtenir des résultats représentatifs du produit à analyser. C’est pour cela qu’il est nécessaire de prendre du temps pour la réalisation de cette étape. 

Pour assurer une parfaite homogénéité du digestat, il est recommandé de le brasser avant de procéder au prélèvement. Ne pas prélever un produit stocké depuis longtemps sans homogénéisation préalable. Dans le cas où un brassage n’est pas possible, un prélèvement de plusieurs sous-échantillons doit être effectué à différents endroits et aussi à différentes profondeurs dans le stockage.

En effet, la décantation s’opère naturellement, quel que soit le type de digestat (solides comme liquides). Les particules solides vont donc s’accumuler au fond. Si les prélèvements sont superficiels, cette partie va être négligée dans le résultat des analyses.

L’ensemble des sous-échantillons prélevés doit être homogénéisé pour constituer l’échantillon final qui sera envoyé au laboratoire. Un nettoyage minutieux des outils utilisés lors du prélèvement est indispensable après chaque échantillonnage afin de ne pas contaminer l’échantillon suivant.

Les prélèvements/analyses peuvent se faire tout au long de l’année ; cependant, il est plus judicieux de les réaliser un mois avant une période d’épandage, ce qui permet de disposer des teneurs en différents éléments au moment de l’épandage et donc éventuellement d’ajuster les doses de digestats apportées (cf. Conseils en fertilisation).

Echantillon de digestat brut ©LBE, INRAE
Echantillon de digestat brut ©LBE, INRAE

Conditionnement des échantillons

Les volumes à prélever sont différents en fonction des laboratoires et des analyses demandées. En général, il faut au minimum un litre de produit (pour les digestats liquides et bruts) ou un kilogramme pour les produits solides (ce qui correspond à environ 4 L de digestat solide). Dans la plupart des cas, les laboratoires fournissent les contenants pour les échantillons et des consignes de prélèvement spécifiques selon les analyses demandées.

Une identification claire et précise des échantillons est indispensable pour éviter toute confusion lors de la réception au laboratoire. Les identifiants doivent être repris sur les fiches de renseignements (en format papier ou numérique) lorsqu’elles sont demandées par les laboratoires.

Conservation des échantillons

Les digestats sont susceptibles d’évoluer à température ambiante. En fonction des analyses demandées (azote, microrganismes, …), il est conseillé de stocker les échantillons au frais (entre 0 et 4 °C). Il est aussi possible congeler les échantillons avant l’expédition et de les expédier sans décongélation,  ils arriveront ainsi relativement frais au laboratoire.

Expédition

Les échantillons doivent être emballés dans un carton, en veillant à bien les protéger avec un rembourrage quelconque. Parfois, des contenant isothermes sont fournis par le laboratoire (avec des pains de glace) afin de garantir une bonne conservation de l’échantillon.
Pour éviter que les échantillons ne soient immobilisés le week-end dans un entrepôt du transporteur et stockés à température ambiante sur une période trop longue, les envois doivent être effectués du lundi au jeudi uniquement. En effet, la plupart des laboratoires ne peuvent pas réceptionner d’échantillons le week-end.

Les partenaires du projet Ferti-Dig

Le projet a été co-piloté par le laboratoire LBE d’INRAE et la Chambre d’Agriculture Bretagne (CAB).
Les travaux ont impliqué plusieurs équipes complémentaires œuvrant dans la recherche finalisée, la recherche appliquée, l’expérimentation ou l’enseignement. Ces partenaires travaillent ensemble notamment dans le cadre du RMT BOUCLAGE et contribuent à alimenter les références produites par le COMIFER.
Outre les apports d’autofinancements de chacun des partenaires, le projet a bénéficié d’un soutien financier de l’ADEME via son appel à projets « GRAINE », et de GRDF.