Les nématodes du sol sont des vers microscopiques, très abondants (plus de 1 million par m2) et diversifiés (jusqu’à 70 espèces sur un même site). Ils sont utilisés comme bio-indicateurs de l’état biologique des sols depuis les années 1990. Une méthode normalisée est utilisée pour les caractériser au laboratoire (ISO NF 23611-4).
Les nématodes peuvent être distingués selon leur comportement alimentaire, formant ainsi des groupes trophiques. Chacun de ces groupes trophiques peut renseigner sur une fonctionnalité du sol :
- les nématodes microbivores (bactérivores et fongivores) renseignent sur le compartiment microbien, la dynamique de la matière organique et le recyclage des nutriments ;
- les nématodes prédateurs (niveaux trophiques supérieurs) reflètent les perturbations physiques ou chimiques du milieu ;
- les nématodes phytophages (obligatoires ou facultatifs) renseignent sur la nature et l’état de la couverture végétale et, éventuellement, le risque de perte de rendement.
Parce qu’ils se placent aux différents niveaux de la chaîne alimentaire des sols (ou réseaux trophiques), les différents groupes trophiques de nématodes reflètent le fonctionnement biologique global d’un sol (Figure 1). L’analyse de la nématofaune et le calcul de plusieurs indices permettent de mesurer le niveau d’activité biologique, les flux de nutriments, la stabilité du milieu et la diversité des organismes, tout en évaluant le risque de dégât sur la culture par les nématodes phytophages (parasites des racines). Les nématodes peuvent être utilisés pour évaluer l’effet des systèmes de culture et des pratiques agricoles sur l’état biologique du sol.